Dans l’univers BDSM, les pratiquants considèrent couramment que :
- Serait soumis celui qui n'est pas attiré par la douleur physique mais qui est excité dans l’obéissance, les services imposés par des moyens psychologiques. Il cherche l’adoration de la
maîtresse. Ou encore l’écoute d'invectives déclamées par la dominatrice. Insultes qu’il ne supporterait pas dans la vie sociale. Perverties dans l’univers du rêve, ces humiliations deviennent
jouissives.
- Serait masochiste l’homme qui recherche le plaisir dans la douleur.
Le programme, le sujet l’a rêvé, fantasmé. Il cherche l’actrice qui joue le rôle dominant et il lui propose un contrat ou pacte. « Il n’y a pas de masochisme sans contrat ou sans quasi contrat
dans l’esprit masochiste. »
La dominatrice va être l’actrice dans une mise en scène échafaudée par le masochiste lui-même.
Le contrat ou pacte signifie qu'il y a consentement mutuel.
La « Dominatrice rêvée » est une icône de cruauté arbitraire, telle que la décrivent ceux qui se cantonnent au seul champ du désir. Ils sont toujours en quête : « le propre de Masoch est d’être
déçu », dit Deleuze.
Cela semble être le propre de nombre de masochistes. Ils seront toujours en manque, « toujours affamés ».
Car même si la dominatrice fantasmée mène à une relation vécue avec une dominatrice réelle, elle ne pourra jamais remplacer exactement celle du rêve.
Les hommes en quête rêvent souvent de celle qui les ferait lever aux aurores tous les matins pour couper le bois, qui les ferait travailler sans relâche. Qui les fouetterait pour travail non
fait. Celle qui les emprisonnerait.
Celle qui les livrerait à la prostitution vêtus(es) en femme. Les utiliserait au quotidien comme un chien, des latrines, un tapis vivant. La despote qui leur cracherait au visage et les giflerait
publiquement dans la vie sociale, etc.
Ceux qui en rêvent restent persuadés et tentent de persuader par leur discours que tout leur est possible.
Or, si cette femme existait, la question serait : s’agit-il d’une véritable sadique ? Si la dominatrice est fantasmée comme sadique, elle est convoquée dans le réel en tant que « masochisante », seule apte à accéder au désir du masochiste et à pénétrer son univers fantasmatique. La relation présentée comme appartenance totale au quotidien, ne peut exister sans tomber dans le masochisme destructeur. Sorte d’enfermement schizophrène : perte de repères, dépersonnalisation, aliénation réelle du sujet, spoliations et abus divers.
Les Maitres ou Maitresses amoureux sincères recherchent finalement qu'à posséder totalement l'être aimé en oubliant les régréssions dans laquelle ils ou elles l'installent.
Et souvent le Maître en vient à ouvrir la cage à son esclave pour se libérer lui même !